La guerre de 1870: l'été et l'automne

La guerre franco-allemande  de 1870 opposa le Second Empire français et les états allemands unis derrière le royaume de Prusse. C’est pourquoi elle est parfois appelée guerre franco-prussienne. Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l'Allemagne, qui n'était alors qu'une fédération d'États indépendants. La guerre se déroula du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871 et conduisit à la création de l’Empire allemand. La défaite entraîna la chute de l'Empire français et l’instauration de la 3e République.

Mais les conséquences de cette guerre furent en fait beaucoup plus nombreuses : guerre civile en France (la Commune), annexion des Etats pontificaux en Italie, modification profonde de l’art de la guerre et de la stratégie.

 
Chroniques de guerre vue par les Français : 2e période

 

"Nous sommes prêts et archi-prêts, il ne manque pas à notre armée un bouton de guêtre." Maréchal Le Boeuf

  

Metz, 4 août 1870
 
"Les cent-gardes sont à Metz depuis le 27 [juillet]. Ils ont conduit avec eux 97 chevaux. Ils portent la petite tenue, képi et tunique bleue avec aiguillettes. La garde impériale est aussi arrivée à Metz. Le 26, c’étaient les chasseurs et les voltigeurs qui faisaient leur entrée. Ils venaient à pied, en une seule étape, de Pont-à-Mousson. Ils campent au Ban-Saint-Martin. Le lendemain, c’était le tour des grenadiers et des zouaves.
Ici nous passons la parole au reporter de Paris-Journal : « Les drapeaux passaient enveloppés dans leur gaine et la foule saluait les drapeaux. En effet, c’étaient les zouaves de la garde. Les zouaves, cette troupe unique dans le monde, qui possède à l’extrême toutes les qualités et peut-être les défauts de notre armée. Les grenadiers avaient la placidité du courage et le calme de la force ; les zouaves, tout naturellement sans pose, en avaient l’effronterie et l’orgueil. En tête du régiment s’avançait le tambour-major, grand, mince, formidablement fort, marchant de cette allure déhanchée que connaît bien tout Parisien du boulevard Montmartre. Derrière lui, les clairons sonnant la fanfare ; le colonel froid – l’habitude des ovations – les officiers, sabre au fourreau canne à la main ; le drapeau, une sorte de loque décolorée, hachée, trouée, le legs de ceux qui ne sont plus à ceux qui restent ; et après, les soldats marchant irrégulièrement en lignes brisées, chargés à plier, traînant la guêtre et trouvant le moyen de faire de grandes enjambées, regardant à peine la foule qui les acclamait, peu émus, mais gouailleurs.
Salut zouaves, les Parisiens de l’armée ! »
 
La Guerre Illustrée, n°4, 4 août 1870
 
 
Paris, 3 septembre 1870: Proclamation du Conseil des Ministres au Peuple Français:
 
"Français, 
Un grand malheur a frappé la patrie.
Après trois jours de lutte héroïque soutenue par l'armée du maréchal Mac-Mahon contre 300 000 ennemis, 40 000 hommes ont été faits prisonniers. Le général Wimpffen, qui avait pris le commandement de l'armée, en remplacement du maréchal Mac-Mahon, grièvement blessé, a signé une capitulation. Ce cruel revers n'ébranle pas notre courage. Paris est aujourd'hui en état de défense.
Les forces militaires du pays s'organisent. Avant peu de jours, une armée nouvelle sera sous les murs de Paris, une autre armée se forme sur les rives de la Loire. Votre patriotisme, votre union, votre énergie sauveront la France.
L'empereur a été fait prisonnier dans la lutte.
Le gouvernement, d'accord avec les pouvoirs publics, prend toutes les mesures que comporte la gravité des événements."

 

 
 
 
9-10 novembre 1870 : Reprise d’Orléans par les Français : Bataille de Coulmiers
 
Gambetta à Trochu :
« L’Armée de la Loire, sous les ordres général d’Aurelles de Paladines, s’est emparée hier d’Orléans [10 novembre 1870], après une lutte de deux jours. Nos pertes, tant en tués qu’en blessés, n’atteignent pas 2000 hommes ; celles de l’ennemi sont plus considérables. Nous avons fait plus d’un millier de prisonniers et le nombre augmente par la poursuite.
Nous nous sommes emparés de deux canons, modèle prussien, de plus de 20 caisses de munitions et attelés, et d’une grande quantité de fourgons et voitures d’approvisionnement. La principale action s’est concentrée autour de Coulmiers, dans la journée du 9. L’élan des troupes a été remarquable malgré le mauvais temps. »
Tours, le 11 novembre 1870
 
« La lutte a duré deux jours et probablement 2 ou 3 divisions prussiennes, commandées par le général de Thann ont été engagées. C’est donc une affaire sérieuse qui est pour nous pleine de promesses et d’espérance. Paris n’est pas abandonné à ses seules ressources. Les départements ont compris que l’intérêt de leur défense ne faisait qu’un avec le notre et qu’en attendant l’ennemi chez eux, ils lui livreraient la France»
Journal Officiel, le 15 novembre 1870
 
  
 Note: Le 9 novembre 1870 les Français remportent à Coulmiers leur première indiscutable victoire depuis le commencement de la guerre. 65 000 français forcent 22 000 allemands (Ier Corps bavarois) à battre en retraite et, le 10, les Bavarois évacuent Orléans qui est de nouveau occupé par les troupes françaises. Ces nouvelles redonnent espoir au gouvernement de la Défense nationale et l'idée d'une sortie de Paris pour tenter une percée commence à apparaître.
 
 

 à suivre....

 

 

  

 

 

 

 

 

 Alphonse de Neuville: Fouille d'un prisonnier Français

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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